Sega accuse le coup mais garde le cap. Bien que le bénéfice net plonge de 80%, les bonnes performances de la branche jeux vidéo limitent ses effets dévastateurs sur l’intégrité du groupe nippon. Mais gare au retour de bâton…
La pandémie désormais contenue, en conséquence Sega s’attend à un fléchissement des ventes de jeux vidéo lors de son prochain exercice fiscal (clos en mars 2022). Afin d’y faire face, l’éditeur lance un plan quinquennal combatif caractérisé par un investissement au montant considérable (de l’ordre de 100 milliards de Yens soit près de 850 millions d’euros). L’objectif est d’internationaliser la notoriété de ses marques en activité ou en sommeil, avec pour enjeu capital la création d’un « super jeu », au potentiel de croissance élevé et pérenne.
A l’image de la licence Sonic, qui a traversé le temps et les épreuves, Sega est à la recherche d’une franchise de cette dimension commerciale. Bien que le groupe japonais possède un solide portefeuille de titres (Crazy Taxi, Jet Set Radio, Altered Beast…) aucun d’entre eux ne s’est inscrit durablement dans le temps en raison de sous-investissement chronique et de catégorisation en franchise d’appoint. L’éditeur envisage de les revivifier grâce à des rééditions multi-platesformes, transmédia et plurilingues.
Entretemps, des actifs relais et bien installés tels que Sonic, Phantasy Star Online 2, Persona 5, Yakuza et Total War devront dans les trois années à venir consolider la force de frappe éditoriale de Sega. Plusieurs titres inédits passés sous silence grossiront le catalogue de l’éditeur, notamment un FPS réalisé vraisemblablement par le studio Creative Assembly en pleine campagne de recrutements.
Malgré la perte de son poste de directeur de la création au profit d’une affectation au développement, la position hiérarchique informelle de Toshihiro Nagoshi dans l’organigramme de Sega demeure intacte. Lors d’une entrevue accordée la veille de la présentation de ses résultats au magazine Famitsu, le vice-président exécutif du département jeux et services a loué la capacité de T. Nagoshi à créer des jeux au succès mondial. Privé de développeur aux compétences similaires, le dirigeant a déclaré laisser toute latitude au créatif pour réaliser des titres internationalement reconnus.